1 mort tous les deux jours

> Rassemblement

Mardi 7 novembre 2017 – 18h – Arrêt Achard, Tram B (Bordeaux Bacalan)

Suite à la mort d’un ouvrier sur un chantier de Bordeaux Bacalan, (cf. article) les syndicats CNT Construction 33, CGT Bordeaux Nord, CGT CARSAT Aquitaine, CGT Ford et CGT RSI Aquitaine appellent à un rassemblement pour dénoncer un état de fait.:

la classe ouvrière paye en vies humaines, pendant que les constructeurs comptent leurs profits en euros.

Ce nouvel accident montre une nouvelle fois que les constructions ne sont pas faites que de sueur mais aussi de sang.

Voici notre communiqué commun avec l’appel à rassemblement à proximité du chantier ou est décédé l’ouvrier :


Pour plus d’infos sur les accidents du travail, on vous conseille :


Ces grèves ne servent à rien !

> Billet d’humeur du syndicat du BTP de la Gironde

Ces grèves ne servent à rien !

Un jour par ci un jour par là, c’est reparti pour les grèves « saute-moutons ». Pour les salarié-e-s que nous sommes, ces grèves nous mettent en difficulté. On laisse filer des journées de salaire, on s’expose aux sanctions, aux pressions, aux licenciements… Oui la grève est un droit mais lorsque nous l’utilisons, il n’est pas rare que nous en subissions les conséquences.

Les « mouvements sociaux » finissent par s’éteindre et les réformes par s’accumuler. Celles et ceux qui prennent les risques sont doublement sanctionné-e-s.

Ces « journées d’actions » éparpillées sur plusieurs semaines voire plusieurs mois ne permettent pas de massifier le mouvement ni de créer un rapport de force. Au contraire elles nous affaiblissent d’années en années.

Il n’en faut pas plus pour qu’on vienne nous dire que « la grève ne sert à rien ».

La grève ne sert à rien ?

Si vous aviez dit à un-e travailleur-se du début du 20e siècle qu’un jour on pourrait partir en congés tout en étant payé, il/elle vous aurait traité d’uluberlu.

Si vous aviez dit à ce-tte même travailleur-se qu’on pourrait un jour partir en retraite tout en ayant une rente, il/elle vous aurez qualifié d’utopiste. Etc.

Et pourtant aujourd’hui ça nous semble avoir toujours existé. Il en fallu des luttes, des grèves, des blocages, des occupations, pour que les travailleur-se-s arrachent des contre-parties à leur exploitation quotidienne. Oseriez-vous traiter nos aïeux de feignant-e-s ? D’autant plus que beaucoup n’ont pas bénéficié des droits pour lesquels ils/elles se sont battu-e-s ! Peut-être pourrions-nous en faire autant pour les générations futures ?

Et puis la grève, ça permet de remettre les pendules à l’heure : sans travail, pas de production. Sans production, pas de bénéfices. Sans bénéfices, pas de richesse, pas de salaire pour le patron, pas de parachute doré, etc. En clair, ça permet de rappeler que le/la travailleur.se ne coûte rien, mais qu’il/elle produit tout.

Nos adversaires nous piétinent peu à peu et expriment un violent mépris pour la classe ouvrière. Certain-e-s travailleur-se-s ont intégré ce mépris au point de vouloir s’extirper coûte que coûte de la classe ouvrière, au point de se livrer à une guerre sans merci contre leurs collègues. Il n’y a pourtant aucune honte ni aucune méfiance à avoir vis-a-vis de ce que nous sommes. La classe ouvrière doit reprendre confiance en elle-même, elle pourra ainsi espérer obtenir de nouvelles conquêtes sociales.

La grève générale illimitée.

Nous avons l’impression d’enfoncer des portes ouvertes lorsque nous disons que plutôt que d’être des milliers à faire 15 journées de grève éparpillées sur 6 mois (comme ce fut le cas en 2016), il nous suffirait de faire 15 jours de grève d’affilée pour les faire plier. En trois mots : « Grève générale illimitée ». Qui plus est, il est fort probable qu’une perspective de victoire inciterait nombre de salarié-e-s à prendre les risques qu’implique la grève.

La tâche est immense et nous sommes bien conscient-e-s que la grève générale et illimitée a peu de chance d’éclater demain. Mais pour qu’elle advienne un jour, nous devons la préparer, nous devons nous organiser, nous solidariser, rétablir un rapport de confiance entre salarié-e-s des différents secteurs professionnels.

Notre syndicat s’inscrit dans ce travail quotidien. Et en attendant que les conditions soit réunies, nous continuons et continuerons d’appeler à la grève générale illimitée.

Jeudi 19 octobre 2017

Le syndicat SUB-TP-BAM de la Gironde

Intervention du 1er mai 2017

Intervention du 1er mai 2017

Avant le second tour de l’élection présidentielle entre Macron et Le Pen…

> Communiqué du syndicat CNT Construction de la Gironde

Notre organisation syndicale, la CNT, puise ses racines dans la résistance au franquisme espagnol. À ce titre, elle a une idée très précise de ce que constitue l’engagement antifasciste. Nous sommes d’ores et déjà convaincu-e-s que si le Front National venait à être élu, notre syndicat figurerait parmi les cibles privilégiées de ce nouveau gouvernement.

Macron, rempart contre l’extrême droite?

Mais nous sommes également convaincu-e-s que jamais un candidat capitaliste ne pourra être un rempart à un parti d’extrême droite. Nous irons même plus loin en affirmant qu’il est illusoire de vouloir détruire le fascisme sans abolir le capitalisme.

Ce système économique met en concurrence les travailleurs/euses du monde entier, générant ainsi des inégalités basées sur des schémas de dominations : racisme, sexisme, xénophobie, homophobie… La montée des théories d’extrême droite est liée à la misère et à la violence que génère la société dans laquelle nous vivons.

Tout est prêt pour que l’élection d’Emmanuel Macron soit une forme de soulagement. Ce serait une duperie de plus. Ce serait reculer pour mieux sauter. Quelle que soit l’issue du second tour, nous avons déjà une certitude : les travailleurs/euses (avec ou sans emploi, avec ou sans papiers) seront la cible des attaques du prochain gouvernement.

Ce qui nous inquiète le plus, ce n’est pas tant le score du front national que le fait que les théories et les propos réactionnaires gangrènent notre société. Nous combattons ceux/celles qui théorisent, alimentent et répandant cette idéologie, bien au-delà de ce seul parti.

Sur les chantiers…

Beaucoup de nos collègues de chantiers sont perclus de propos racistes. C’est le fruit de gouvernements qui ont dragué leur électorat quitte à tout lui promettre pour ensuite ne créer que du désespoir et de la désillusion. C’est le fruit de l’utilisation de la menace terroriste pour justifier la guerre et la fermeture des frontières.

James Baldwin, écrivain afro-américain, disait à propos de la ségrégation raciale :

« Je suis terrifié par cette apathie morale, cette mort émotionnelle qui se produit dans mon pays. Ces gens se leurrent depuis si longtemps qu’ils ne me considèrent pas comme humain ».

Nous, travailleurs/euses du BTP, faisons vivre notre syndicat comme un espace pour y développer la solidarité de classe, et on peut vous assurer que cette démarche est à l’antipode de l’Unité nationale. Parce qu’il n’est nul besoin d’être français-e pour être solidaire et parce que nous ne perdons pas de vue que nous combattons ceux/celles qui nous oppriment, fussent-ils/elles français-e-s.

La CNT Gironde se revendique d’un syndicalisme révolutionnaire et défend un projet de société libertaire, sans classes et sans frontières. C’est pourquoi les capitalistes, comme les fascistes, nous qualifient de violent-e-s terroristes et nous combattent avec hargne.

Nous ne sommes que des individus convaincu-e-s qu’il faut en finir avec les pansements sur des jambes de bois. Car si nous espérons vivre mieux durablement, il faut envisager de changer radicalement notre société. Nos propositions ne sont ni dépassées, ni poussiéreuses, elles sont ambitieuses et pleines d’espoir.

Nous pensons aujourd’hui qu’il est urgent de préparer la riposte sociale. Cela nécessite que nous soyons organisé-e-s, plus nombreux-ses et déterminé-e-s.

Face au au fascisme, comme au capitalisme, la solidarité est notre arme.


À l’occasion de la contre-soirée du débat du 2nd tour, le collectif Pavé Brûlant avait invité notre syndicat à lire cette intervention :

Quelques images de la manifestation bordelaise du 1er mai


Pour aller plus loin:

Un site méchamment antifasciste : La Horde